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Photo du rédacteurLuc Simard

Dur été pour l'équité en Europe!

La rentrée est un bon moment pour jeter un regard sur ce qui a marqué l'été dans le domaine de l'EDI (équité, diversité et inclusion). Je reviens d'Europe et mon billet va porter sur les événements et les débats que j'y ai observés. Un élément qui m'a frappé est comment les autorités de toutes sortes s'y prennent pour nier l'équité à certains groupes.


Un premier exemple, et je parie que vous l'avez suivi, est le geste du président de la Fédération espagnole de soccer qui a embrassé de force une joueuse de l'équipe nationale qui venait de remporter le Mondial. Il a voulu justifier son geste en affirmant qu'il s'agissait d'un simple «petit bisou consenti». Il a été suspendu au bout de deux semaines mais son comportement illustre clairement les efforts que les femmes, même les sportives de haut niveau, doivent encore mener pour gagner l'équité.


Les sportives amateures font aussi face à des obstacles. En France, la plus haute cour de justice a confirmé cet été l'interdiction de porter un foulard de tête lors des compétitions de soccer. Ce jugement a entériné le règlement que la Fédération française de football impose depuis plusieurs années aux joueuses musulmanes. La France se trouve en porte-à-faux sur la question car l'organe mondial de gouvernance du soccer-football, la FIFA, autorise le foulard depuis presque une décennie.


À la veille de la rentrée scolaire, c'est un autre vêtement féminin, l'abaya (une longue robe originaire du Moyen-Orient), qui s'est vu interdit par le ministre français de l'éducation. Ce vêtement s'ajoute ainsi à la liste des signes religieux ostensibles qui étaient déjà frappés d'interdiction à l'école depuis une vingtaine d'années. Beaucoup de gens qui sont dubitatifs face à cette décision font remarquer que l'abaya est d'abord et avant tout un costume civil et que nombreuses sont les femmes qui le portent sans y voir une connotation religieuse.


Puis une autre communauté, les Roms (parfois appelés à tort Gitans), s'est retrouvée cet été dans la mire des autorités, cette fois, celles des communes (villes et villages) de France. Celles-ci ont l'obligation légale de fournir des aires d'accueil à ceux qu'on appelle aussi «gens du voyage» mais des préfets (maires) prennent le prétexte de l'entretien des espaces publics, au mois d'août, pour les exclure de leurs lieux de résidence pendant tout le mois.


On ne peut pas toujours compter sur les autorités pour assurer l'équité car les

premières se servent parfois de leurs pouvoirs pour maintenir la discrimination contre

certains groupes.


De l'autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, les Roms sont aussi une cible politique de choix. En juillet, le député gouvernemental responsable du Pays de Galles a diffusé un dépliant pour mettre en garde les électeurs de sa circonscription contre un plan d'aménagement d'aires d'accueil. Le dépliant semblait contredire la loi, qui oblige les municipalités galloises à répondre aux besoins des gens du voyage. Invité à s'excuser pour un message que plusieurs considèrent raciste, le député a refusé de se rétracter.


Mais la palme du groupe le plus malmené par les politiciens britanniques revient sans doute aux réfugiés. Dans le but de stopper l'arrivée des petites embarcations qui accostent sur la côte anglaise, le gouvernement du royaume a multiplié des scénarios qu'on croirait tirés d'un roman de politique-fiction. Alternativement, au cours de l'été, il a été question d'expulser les nouveaux-venus vers l'Afrique (au Rwanda) ou, si les cours de justice jugeaient cette option illégale, vers l'Atlantique sud (dans la petite possession britannique d'Ascencion). Entre-temps, le gouvernement a entrepris de confiner un contingent de réfugiés sur une barge amarrée dans le port anglais de Portland. Mais aussitôt installés, les premiers occupants ont dû être évacués après la détection dans l'eau potable de la bactérie porteuse de la légionellose, une maladie potentiellement mortelle.


Que retenir de ces épisodes navrants survenus de l'autre côté de l'Atlantique ? Que nous ne sommes pas à l'abri nous non plus des manipulations politiques qui cherchent à justifier la discrimination. Les gens en autorité réussissent parfois à contourner les lois et les règlements - voire même à les infléchir - pour s'en prendre à des communautés vulnérables. À toutes celles et à tous ceux qui cherchent à promouvoir l'EDI, je nous invite à rester vigilants !






















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